En l'espace d'un mois, les 2 risques majeurs pour 2018 que nous citions en début d'année se sont manifestés au grand jour.
Tout d'abord, ce fut la brusque tension sur les taux des emprunts d'Etat, déclenchée au début du mois de février par un chiffre sur l'évolution des salaires aux Etats-Unis, faisant craindre une poussée inflationniste. Ensuite, ce fut début mars, l'annonce du Président Trump de son intention de fixer les droits de douane sur les importations d'acier à 25% et à 10% sur celles d'aluminium.
Dans la perspective des élections de mi-mandat à l'automne prochain, ce dernier déroule obstinément son programme, selon un calendrier choisi pour consolider son électorat.
Cette posture de guerre commerciale, qui fait suite à un précédent sur les panneaux solaires et les machines à laver, a déclenché une vive réaction de la part de l'Europe et de la Chine.
Considérant l'incidence qui pourrait en résulter sur la dynamique du commerce mondial et par voie de conséquence sur les entreprises, les marchés boursiers, à commencer par les actions américaines, ont accusé le coup par un repli le jour de l'annonce de plus 2% pour l'indice Dow Jones, et le lendemain de 2,19% pour l'Euro Stoxx 50 et de 2,39% pour le CAC 40.
Il est vrai que dans l'histoire économique, le protectionniste a toujours eu des effets négatifs. Si tant est que les protagonistes puissent y gagner au début, au final tout le monde est perdant.
Cette annonce est intervenue juste après les premières auditions du nouveau Président de la Réserve Fédérale, Jerome Powell, devant les parlementaires américains.
N'ayant, à ce stade, pas voulu se prononcer sur le maintien en l'état ou bien sur un éventuel ajustement de la trajectoire de politique monétaire lors du prochain comité de la FED du 21 mars, les marchés financiers sont restés dans l'expectative.
Entre temps, le prochain chiffre sur l'évolution des salaires, dont la publication interviendra le 9 mars, sera à nouveau crucial.
Le rebond, qui avait suivi la forte correction de début février, a donc été de courte durée. A ceci s'ajoutait une veillée de weekend politique en Italie et en Allemagne, à fort enjeu pour l'Union Européenne.
Pour l'Italie, malgré une série de bons résultats économiques en faveur de la majorité sortante publiés le 1er mars (déficit public revenu à un plus bas depuis dix ans, soit 1,9% du PIB et croissance de 1,5%, au plus haut depuis sept ans), les élections législatives, sans grandes surprises, n'ont pas permis de dégager une majorité en mesure de former un gouvernement.
En Allemagne, pays du consensus, la grande coalition gouvernementale a fini par être validée au terme d'une longue phase de négociations et de consultations. Ceci ouvre la voie à la formation d'un gouvernement et permet à la Chancelière Angela Merkel d'accéder à un quatrième mandat.
Sur le plan économique, les dernières données pour la zone euro demeurent favorables. Publié par Eurostat, le taux de chômage ressort à 8,6% en janvier, soit un plus bas depuis décembre 2008.
Le PMI manufacturier de février a été revu légèrement à la hausse, à 58,6 points contre 58,5 points en première estimation. Pour les services, il s'avère inférieur aux attentes, à 56,2 points contre un chiffre de 56,7 points escompté. Selon l'institut Markit, les données PMI pour les 2 premiers mois de l'année 2018 sont conformes à une croissance du PIB de l'ordre de 0,8 à 0,9% au premier trimestre, soit sa meilleure croissance trimestrielle depuis douze ans.
Aux Etats-Unis, les publications restent solides dans leur ensemble. Les enquêtes de confiance des ménages ressortent notamment à de très hauts niveaux. La croissance du secteur privé, observée par l'indice IHS Markit composite, poursuit son accélération le mois dernier en progressant de 2 points par rapport au mois précédent pour s'établir à 55,8.
Malgré ces bons fondamentaux économiques, les velléités protectionnistes du moment sont susceptibles de venir compliquer l'exercice, déjà délicat, d'ajustement des politiques monétaires.
Devant composer avec la volatilité qui en résulte, l'exercice de diversification au sein de nos allocations nous conduit à rechercher plus encore des sources de décorrélation entre les différentes stratégies de gestion d'actifs.
Achevé de rédiger le 05 mars 2018
• • les textes et documents n'ont pas de valeur contractuelle, sauf mention contraire expresse. Les informations communiquées sont génériques et ne constituent ni un conseil personnalisé ni une recommandation d'investir ou de vendre ;
• Elles ne constituent pas une offre, une sollicitation ou une recommandation d'adopter une stratégie d'investissement. La valeur des investissements et les revenus qu'ils génèrent peuvent varier à la baisse comme à la hausse et les investisseurs peuvent ne pas récupérer les montants initialement investis.
• les communications des sociétés de gestion, assureurs, banquiers ou promoteurs immobiliers peuvent avoir un caractère commercial : vous êtes invité à en prendre connaissance avec un oeil critique ;
• les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures ;
• tous les placements présentent des risques spécifiques tels que le risque lié à une gestion discrétionnaire, le risque de perte en capital, le risque de liquidité, le risque de change : vous devez prendre connaissance des facteurs de risques spécifiques à chaque solution avant toute décision d'investissement ;
• tous les placements sont soumis à une fiscalité qui dépend du placement lui-même et/ou de la situation personnelle de l'investisseur : vous devez vous informer de la fiscalité applicable à votre situation avant toute décision d'investissement (étant entendu que la fiscalité peut toujours évoluer durant la vie de votre investissement en cas de réforme fiscale) ;
• tout investisseur potentiel doit se rapprocher de son prestataire ou de son conseiller pour se forger sa propre opinion sur les risques inhérents à chaque investissement indépendamment des opinions et avis communiqués par les gestionnaires, et sur leur adéquation avec sa situation patrimoniale et personnelle.