Cette semaine, la Chine autorise les couples à avoir un troisième enfant. Objectif, limiter le vieillissement démographique et préserver la croissance économique. La Chine réussira-t-elle à éviter la « décennie perdue » ?
Bientôt le crépuscule des « petits empereurs » ? Ce lundi 31 mai, le Parti communiste chinois (PCC) a autorisé les couples à avoir jusqu'à 3 enfants, a rapporté l'agence Chine Nouvelle. Le pays espère ainsi relancer sa natalité et contrer le vieillissement de sa population. Cette réaction du Politburo, sous l'égide du président Xi Jinping, répond aux résultats du dernier recensement de la population chinoise. D'après les chiffres publiés par Pékin ce mardi 1er juin, l'empire du Milieu reste le pays le plus peuplé au monde avec 1,42 milliard d'habitants en 2020. Mais le vieillissement de la population s'accélère, mettant en péril l'économie.
La Chine prévoit des aides pour inciter les couples à procréer. Cette décision historique signe entre les lignes l'échec des politiques précédentes. De 1979 à 2015, la Chine a mené une politique drastique de contrôle des naissances — dite aussi « politique de l'enfant unique ». Le résultat est sans appel. Selon le bureau des statistiques de Chine, le taux de fécondité dans le pays atteint aujourd'hui 1,3 enfant par femme. Un chiffre bien inférieur au seuil de renouvellement des générations (2,1 enfants par femme). De quoi prendre le proverbe chinois au pied de la lettre : « Chacun a père et mère, mais rien de plus difficile à trouver qu'un frère. »
Cette situation prend racine dans la culture, mais également dans la conjoncture économique. Même pour les foyers aisés qui résident en ville, les aides évoquées par le gouvernement chinois ne couvrent a priori pas le coût d'un deuxième enfant — sans parler d'un troisième ! Sur les réseaux sociaux chinois, la décision du PCC déclenche surtout des sarcasmes. Le gouvernement entend « promouvoir les valeurs du mariage et de la famille chez les jeunes en âge de se marier ». Les jeunes gens ciblés sont en majorité eux-mêmes issus de la politique de l'enfant unique — et par tradition confucéenne, assurent déjà la charge de leurs parents.
Le dernier recensement montre le poids grandissant des seniors dans la société chinoise. Les plus de 60 ans étaient déjà 264 millions en 2020, soit 18,7% de la population totale — contre 13,3% en 2010. Ils pourraient même représenter entre un quart et un tiers de la population d'ici 2050, d'après une estimation de Li Jiheng, ministre chinois des Affaires civiles, relayée par le China South Morning Post. Pendant ce temps, la population en âge de travailler (15-59 ans) ne cesse de reculer. En 2020, elle tombe à 63,3% contre plus de 70% dix ans plus tôt. La Chine va-t-elle passer d'un excédent de main-d'œuvre à la pénurie de travailleurs en quelques décennies ?
D'ici quelques années, comment l'ancien « atelier du monde » va-t-il financer son système de retraites ? D'après un récent rapport de la Banque centrale chinoise cité par Les Echos, « la Chine est entrée dans une société du grand âge en l'espace de vingt-deux ans, bien plus vite que la France (140 ans), la Suède (85 ans) et que les Etats-Unis (72 ans) ». Le PIB moyen par habitant en Chine atteint 10 000 dollars par mois, contre plus de 30 000 dans les pays développés. Entre hausse des prix du logement et vieillissement accéléré, le pays pourrait connaître une « décennie perdue » à l'image du Japon. Une mauvaise nouvelle, à l'heure où la rivalité se durcit avec les Etats-Unis.
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