Des primes de risque réajustées

Vendredi 19 avril 2024

Après la phase de sentiment enjoué des marchés d'actions au cours du premier trimestre, grâce aux perspectives de baisse de taux, aux bons résultats des entreprises et au rallye déclenché par les progrès technologiques de l'IA, plusieurs facteurs viennent simultanément contrarier le scénario rose.

Le premier facteur porte sur une remontée de l'inflation aux Etats-Unis. Sur le mois de mars et pour le troisième mois consécutif, l'inflation augmente. Tant l'indice global que l'indice sous-jacent (hors alimentation et énergie) affichent un chiffre de +0,4%. Ceci, porte le rythme annuel de l'inflation globale de +3,2% à +3,5% et maintient l'inflation sous-jacente sur un niveau inchangé de +3,8%, stoppant ainsi sa trajectoire baissière.

Sur la même période, les statistiques du marché de l'emploi d'une part et des ventes au détail d'autre part, témoignent de la vigueur de l'économie américaine.

Ces constats ont eu pour effet de différer à nouveau les intentions de baisse des taux directeurs de la part de la Réserve fédérale, de juin à septembre dans le meilleur des cas.

Le compte-rendu du dernier comité, tenu le 20 mars, n'apporte pas plus de précisions à cet égard. Cependant, il relate l'intention de réduire prochainement de moitié le rythme mensuel de réduction du bilan. Cette modération du « quantitative tightening » (l'opposé de l'assouplissement quantitatif) permettrait en soit d'alléger la pression sur les conditions financières. C'est là un autre levier que celui de la baisse des taux.

Le second facteur émane de la hausse du risque géopolitique à la suite de l'attaque massive lancée par l'Iran sur Israël dans la nuit du 6 au 7 avril, suivie d'une riposte, modérée par la position des Etats-Unis, dans la nuit du 18 au 19 avril.

Ces actions guerrières ont provoqué une nouvelle hausse des prix pétroliers, de nature à entretenir la résurgence inflationniste et à contrarier la trajectoire des politiques monétaires.

Pour la zone euro, dont la situation économique diffère sensiblement de celle des Etats-Unis, la BCE qui tenait sa réunion le 11 avril, a conforté la perspective d'une première baisse de taux en juin.

La désinflation est restée à l'œuvre, l'indice global baissant en rythme annuel à 2,4% en mars contre 2,6% le mois précédent et l'indice d'inflation sous-jacente diminuant à 2,9% contre 3,1% en février. Les indicateurs d'activité économique poursuivent leur lente amélioration amorcée à l'automne dernier, mais sont encore fragiles, notamment sur la partie manufacturière.

Naturellement, la BCE n'a pas manqué de mentionner le retour de l'incertitude sur les prix de l'énergie. Selon les commentaires de sa Présidente, les décisions de l'institution en juin prochain prendront en compte les nombreuses données à paraitre d'ici là, ceci (en réponse à une question lors de sa conférence de presse), sans dépendre de la politique monétaire de la FED.

Cet exercice d'indépendance, en avant-garde inhabituelle par rapport à l'action de la FED, pourrait toutefois être contraint par de probables incidences liées aux effets de change. Une dépréciation de l'euro par rapport au dollar qui pourrait en résulter serait de nature à raviver une inflation importée.

Cette actualité mouvementée du mois d'avril, à l'image d'une météo bien capricieuse, a entrainé une nette hausse des taux sur les marchés obligataires, particulièrement aux Etats-Unis ou les Treasury Bonds ont bondi, de 4,20% au début du mois à 4,66% le 15 avril.

L'once d'or a été plébiscité en tant que valeur refuge, franchissant ponctuellement le seuil des 2400 dollars, et ce malgré des taux réels élevés.

Dans ce contexte de retour du risque, après leur spectaculaire progression du premier trimestre, les marchés d'actions font les frais d'une correction.

Les entreprises ont commencé à publier leurs résultats du premier trimestre. Tandis que certains sont salués par les investisseurs, tels ceux de LVMH (à nouveau) et de l'Oréal, d'autres déçoivent, notamment sur le secteur des semi-conducteurs avec l'exemple de la société Taïwanaise TSCM.

Les prochaines semaines seront animées par ces publications et bien sûr par l'évolution du conflit au Moyen-Orient.

Sur le plan économique, la publication de l'indice PCE, indice de mesure de l'inflation suivi par la FED qui sera publié le 26 avril, viendra probablement influencer l'orientation des taux obligataires.

Achevé de rédiger le 19 avril 2024

+ D’ARTICLES

Avertissements communs à tous les articles et aux placements en général :

• • les textes et documents n'ont pas de valeur contractuelle, sauf mention contraire expresse. Les informations communiquées sont génériques et ne constituent ni un conseil personnalisé ni une recommandation d'investir ou de vendre ;

• Elles ne constituent pas une offre, une sollicitation ou une recommandation d'adopter une stratégie d'investissement. La valeur des investissements et les revenus qu'ils génèrent peuvent varier à la baisse comme à la hausse et les investisseurs peuvent ne pas récupérer les montants initialement investis.

• les communications des sociétés de gestion, assureurs, banquiers ou promoteurs immobiliers peuvent avoir un caractère commercial : vous êtes invité à en prendre connaissance avec un oeil critique ;

• les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures ;

• tous les placements présentent des risques spécifiques tels que le risque lié à une gestion discrétionnaire, le risque de perte en capital, le risque de liquidité, le risque de change : vous devez prendre connaissance des facteurs de risques spécifiques à chaque solution avant toute décision d'investissement ;

• tous les placements sont soumis à une fiscalité qui dépend du placement lui-même et/ou de la situation personnelle de l'investisseur : vous devez vous informer de la fiscalité applicable à votre situation avant toute décision d'investissement (étant entendu que la fiscalité peut toujours évoluer durant la vie de votre investissement en cas de réforme fiscale) ;

• tout investisseur potentiel doit se rapprocher de son prestataire ou de son conseiller pour se forger sa propre opinion sur les risques inhérents à chaque investissement indépendamment des opinions et avis communiqués par les gestionnaires, et sur leur adéquation avec sa situation patrimoniale et personnelle.

Photo conseiller
Besoin d'aide ?
Confiez la gestion de votre patrimoine à un cabinet
reconnu
Logo Distrib Invest / Les Coupoles 2018Logo du Championnat des CGPI en allocation d’actifsLogo Sommet patrimoine performance 2020Logo Leaders LeagueSélection 2023 des 100 professionnels qui font le patrimoine
Logo Haussmann Patrimoine
S’abonner à la Newsletter
Restez informé de l'actualité sur les marchés et nos solutions d'investissement :
Nous ne partageons pas vos données et vous pourrez personnaliser votre contenu en fonction de vos centres d'intérêt et vous désabonner à tout moment. En savoir plus sur le traitement de vos données personnelles...
Depuis plus de 22 ans Haussmann Patrimoine met tout en oeuvre pour faire mieux que votre banque privée.
Copyright © 2002-2024 All rights reserved
Suivez-nous
ID Session MyvHILD53qq4UXn7hlVj3ffhOeDyGH4HKUqb97CGa0o
| ID Contact 0 | ID Page