A l'issue de longues et chaotiques négociations entre Joe Biden et le leader des Républicains, Kevin McCarthy, un accord de suspension du plafond de la dette a été conclu puis voté au Congrès et enfin promulgué le 3 juin.
Par une suspension de ce plafonnement de la dette fédérale jusqu'au 1er janvier 2025, il reporte le problème après les élections présidentielles de novembre 2024. Le texte prévoit une réduction des dépenses sur les années fiscales de 2024 et de 2025, tout en épargnant le budget des dépenses militaires.
Evitant ainsi de justesse le défaut de paiement des Etats-Unis, et toutes ses conséquences redoutées, cet accord a naturellement été accueilli avec soulagement par les marchés financiers.
Le Trésor peut de nouveau émettre des titres obligataires pour assurer le fonctionnement des administrations et reconstituer ses réserves. Ceci à hauteur d'un besoin estimé de 600 milliards de dollars d'ici la fin septembre, dont l'essentiel sur ce mois de juin. Se traduisant toutefois par un retrait de liquidités du système financier, ce mouvement est de nature à entrainer une tension sur les taux et à peser sur les valorisations des actifs financiers (actions et obligations).
La réunion de la Réserve fédérale (FED) du 14 juin constitue le prochain jalon important avant l'été. Plusieurs membres de son comité se sont exprimés en faveur d'une pause du cycle de resserrement monétaire. Cependant, les indicateurs dynamiques qui ressortent du dernier rapport sur le marché de l'emploi laissent planner quelques doutes à cet égard.
Au mois de mai, les créations d'emplois se sont élevées à 339 000 postes, au-dessus des attentes et au plus haut depuis le début de l'année. Malgré ce chiffre et un taux de participation stable, le taux de chômage affiche cependant une légère hausse, à 3,7%. De même, les tensions semblent diminuer avec une moindre progression du salaire horaire moyen (+0,3% contre +0,4% en avril) et une baisse du taux de démissions.
L'activité économique donne de nouveaux signes de fléchissement, avec une poursuite de la contraction de l'activité manufacturière (ISM à 46,9 points) et un ralentissement sur l'activité des services (ISM à 50,3 points).
Le 15 juin, ce sera au tour de la BCE de statuer sur ses taux directeurs. Le message en amont de ce comité est tout autre, réaffirmant les intentions de poursuivre le cycle de resserrement. Ceci malgré les derniers indicateurs qui témoignent d'une légère récession, avec un PIB pour la zone euro en repli de 0,1% sur le premier trimestre (de 0,3% pour l'Allemagne) et d'une inflation sous-jacente qui commence enfin à diminuer. Hors énergie, alimentation, alcool et tabac, sont taux annuel fléchit à 5,3% en mai, contre 5,6% le mois précédent. Pour la France, le taux relevé est de 6%, contre 6,9% sur avril.
Parmi les faits marquants de ces derniers jours à l'égard de notre pays, il convient d'ailleurs de mentionner la décision (accueillie avec soulagement) de l'agence de notation Standard & Poor's de maintenir inchangée la note de la dette de la France à AA/A1+, assortie de sa perspective négative. Une note inférieure aurait provoqué une forte tension sur les taux des emprunts d'Etat.
En Chine, l'activité est également tirée par les services (notamment le secteur du tourisme sur le mois de mai comportant des périodes de congés) grâce auxquels l'indice composite publié par l'institut Caixin ressort à 55,6 points, contre 53,6 points le mois précédent. Cependant, le secteur immobilier, qui a lui seul représente 20% du PIB, reste mitigé. De nouvelles mesures de soutiens seraient en préparation.
Le contexte de très faible inflation, toujours en baisse, offre une marge de manœuvre qui devrait se traduire par un soutien monétaire accru.
Enfin, l'actualité géo politique demeurent au premier plan, avec notamment la contre-offensive initiée par l'Ukraine dans le Sud du pays, la destruction du barrage de Kakhovka et les risques liés autour de la centrale de Zaporija.
L'ensemble de ces paramètres et éléments de lecture, se sont traduits par des positions prudentes de la part de la majorité des investisseurs institutionnels. Celles-ci s'illustrent par le succès des fonds monétaires, portés par la remontée des taux courts. Selon la Banque de France, les achats nets enregistrés au cours du premier trimestre sur cette classe d'actifs s'élèvent à 21
Achevé de rédiger le 09 juin 2023
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