Les résultats des élections aux Etats-Unis, qualifiés de « vague rouge » marquent le retour tonitruant de Donald Trump, avec cette fois-ci le champ libre pour déployer ses orientations.
Ces résultats, qui auront au moins eu le mérite d'écarter le scénario redouté d'une situation conflictuelle au sein d'une Amérique très divisée entre les partisans républicains et les partisans démocrates, sont néanmoins lourds de conséquences à bien des égards sur la scène internationale.
Sur le plan géopolitique d'une part, avec la remise en question du soutien à l'Ukraine et la menace exprimée par le candidat Trump d'un désengagement américain de l'OTAN, qui fragilise les pays européens face aux velléités de la Russie.
Sur le plan économique d'autre part, avec la volonté de relever les droits de douane de 10% à 20% sur toutes les importations de produits européens et de 60% sur les importations chinoises, qui affecteraient les économies de ces régions déjà mal en point.
Et enfin, sur le plan de la lutte contre le réchauffement climatique, avec la volonté de relancer allègrement les forages pétroliers et de retirer à nouveau (comme en 2017 lors de son précédent mandat), les Etats-Unis de l'accord de Paris.
Manifestement, l'amplification des phénomènes climatiques extrêmes observés ces dernières années, qui selon les spécialistes ne sont que des prémices, n'ont pas influencé sa posture affirmée de climato-sceptique. Tant que sa demeure de Mar-a-Lago (devenue son quartier général avant son investiture) située dans l'Etat de Floride n'en est pas affectée !
Depuis ces résultats électoraux du 6 novembre, de nombreux ajustements sont déjà à l'œuvre.
Sur les marchés financiers, la perspective des mesures annoncées de réduction d'impôts des entreprises, a fait bondir les indices américains, le S&P500 atteignant un plus haut historique à 6001 points le 11 novembre. Les taux à long terme ont accéléré leur hausse, à 4,45% au plus haut sur les bons du Trésor à 10 ans, et le dollar, déjà en hausse depuis le mois de septembre, a également poursuivi sa progression, la parité euro/dollar franchissant seuils après seuils pour atteindre 1,04.
A l'inverse, les autres marchés (européens en tête) ont subi la désaffection des investisseurs au profit des marchés américains. Qui plus est, la crise politique survenue depuis en Allemagne, qui vient s'ajouter à la crise politique persistante en France, ainsi que l'escalade du conflit Russo-Ukrainien ont amplifié ce mouvement de balancier.
Avant l'investiture le 20 janvier prochain du Président élu, l'administration Biden accélère son soutien à l'Ukraine face au déploiement de troupes nord coréennes notamment. L'autorisation d'utiliser les missiles à longue portée a provoqué une réplique de la part de la Russie.
Une révision de la doctrine nucléaire, matérialisée par la signature d'un décret du 19 novembre par le Président Poutine, qui permet le recours à l'arme nucléaire en cas d'attaque sur leur territoire par un « Etat non nucléaire mais avec la participation d'un Etat nucléaire » (y compris par armes conventionnelles), a fait trembler les marchés européens et fait rebondir le prix de l'once d'or en tant que valeur refuge.
Du côté de la deuxième économie mondiale, juste après les élections américaines, l'Assemblée populaire nationale de Chine annonçait le 8 novembre un plan de relance tourné vers les gouvernements locaux équivalent à 1400 milliards de dollars.
Ce dispositif de grande ampleur vient s'ajouter à une série de mesures orchestrées et ciblées sur plusieurs fronts, parmi lesquelles : baisse des taux directeurs, prêts aux entreprises et organismes financiers fléchés pour stabiliser les marchés financiers et soutien au secteur immobilier, dont la profonde crise a considérablement affecté la consommation des ménages.
Les derniers indicateurs économiques (PIB, ventes au détail) donnent des premiers signes d'amélioration. Le suivi du déploiement des mesures annoncées et à venir devront confirmer durablement cette tendance, via notamment une réduction du taux de chômage actuellement très élevé chez les jeunes (diplômés compris).
La fin de l'année 2024, sera animée par les réunions des banques centrales, BCE le 12 décembre, puis Réserve Fédérale le 18 décembre, qui devraient poursuivre leurs actions de baisse des taux directeurs.
Malgré une progression du PIB de 0,4% observée sur le troisième trimestre en zone euro et une révision à la hausse des prévisions de croissance par la Commission européenne, à 1,3% sur 2025 puis à 1,6% sur 2026 (contre 0,8% sur 2024), face à une production industrielle toujours en baisse, une inflation revenue sur la cible des 2% et au resserrement des politiques budgétaires des Etats (contraints par le fardeau de la dette), l'institution se doit d'accélérer ses baisses de taux.
A l'inverse, la Réserve fédérale semble vouloir ralentir le rythme de son assouplissement monétaire en raison d'une économie toujours solide et d'un programme du Président élu aux incidences reflationnistes.
Ces différences sont de nature à accroitre la fermeté du dollar.
Achevé de rédiger le 22 novembre 2024
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