La FED et la résurgence de cas mettent fin au rebond euphorique

Mardi 16 juin 2020

Après le fort rebond des marchés d'actions, porté par les valeurs cycliques et financières qui ont pris le relais des valeurs de croissance, les projections de la réserve fédérale américaine, présentées par son Président Jerome Powell le 10 juin, ont pris à revers le camp des optimistes.

Ces dernières estimations de la FED chiffrent la contraction du PIB à hauteur de 6,5% pour l'année en cours, assortie d'un impact prolongé sur le marché de l'emploi.

Conjuguées à une augmentation de nouveaux cas d'infections dans 21 Etats, dont le Texas, la Californie et la Floride, après cinq semaines de baisse, qui fait resurgir les craintes de seconde vague, les marchés sont subitement passés de l'accélérateur au frein au plancher.

Il est un fait cependant que les mesures plus légères appliquées dans certains de ces Etats, ainsi que les nombreuses manifestations anti raciales qui font la une de l'actualité aux Etats-Unis contribuent à cette résurgence de nouveaux cas.

Suivant la même courbe, les prix pétroliers qui avaient fortement rebondi ont corrigé sur ces nouvelles ainsi qu'à l'annonce d'une remontée des stocks de brut aux Etats-Unis.

Au plan mondial, la banque mondiale et l'OCDE ont également révisé leurs prévisions à la baisse, avec un repli estimé à hauteur de 4 à 6% du PIB sur l'année.

D'après les données économiques, cette récession est la plus globale de toutes. Elle touche 147 pays contre 88 en 2009. La pandémie affecte la quasi-totalité des pays (188 sur 194).

D'une ampleur et d'une rapidité inédite, elle est également la plus courte en durée. Soit une durée de 3 mois contre une durée moyenne de 11 mois. Ceci bien sûr sous réserve d'évitement d'une seconde vague. Et à cet égard, les toutes dernières nouvelles venant de Pékin, où l'on déplore un nouveau foyer épidémique provenant d'un marché alimentaire, ne sont guère rassurantes.

Pour la zone euro, la BCE prévoit maintenant une contraction du PIB de 8,7% pour cette année, suivie d'une reprise de 5,7% en 2021.

Cette dernière lancera le 18 juin son dispositif annoncé de nouveaux prêts à 3 ans aux banques commerciales (TLTRO) au taux de -1%, conditionné pour ces dernières par le prêt effectif de ces liquidités aux entreprises et aux ménages.

Plus avantageux que le précédent programme, ce nouveau TLTRO a motivé un volume de remboursement par anticipation auprès de la BCE de 214 Md€ de la part des banques de la zone euro.

Son annonce a logiquement été le déclencheur du fort rebond boursier des valeurs bancaires, partant d'une très forte décote.

Lors de son comité du 4 juin, la BCE a également annoncé l'augmentation de son PEPP (Pandemic Emergency Purchase Program) de 600 Md€, (au-delà des attentes) et son prolongement jusqu'en juin 2021. Au total, ce programme d'urgence est porté à 1350 Md€, soit l'équivalent de 11% du PIB 2019 de la zone euro.

Pour sa part, la Commission Européenne a proposé un plan de relance ambitieux de 750 Md€, notamment axé sur les enjeux climatiques. L'Allemagne montre l'exemple en mettant en parenthèse sa fameuse orthodoxie budgétaire, avec l'annonce d'un plan intérieur de 130 milliards qui comprend une part significative en faveur de la transition énergétique.

Aux Etats-Unis, la secrétaire d'Etat au Trésor à son tour (comme le Président de la FED un mois auparavant) estimé qu'un nouveau plan de relance était nécessaire et indiqué que ce plan serait présenté cet été.

Porté par le redémarrage de l'activité économique, l'indice de confiance du consommateur publié le 12 juin en estimation préliminaire par l'enquête de l'Université du Michigan, dépasse les attentes. Cependant, là encore, Il reste assorti d'un sentiment de prudence à l'égard du risque de résurgence de la propagation du coronavirus.

Les indicateurs en temps réels permettant de mesurer la reprise d'activité (mobilité, transactions par cartes bancaires, consommation d'énergie…) semblent confirmer la consistance de cette reprise d'activité.

C'est aussi le cas, sur des indicateurs pro cycliques tels que la demande observée sur le cuivre et autres matières premières industrielles.

Les prochaines publications économiques pour le mois de mai devraient à leur tour faire état de cette reprise, à partir de niveaux abyssaux.

Malgré le fort rebond des marchés d'actions, enregistré depuis les plus bas de la fin mars, le régime de volatilité demeure élevé. La persistance des aléas sur le plan sanitaire, l'approche des élections américaines et les annonces sur les recherches de vaccins et expérimentations en cours, viennent à tout moment alterner le sentiment des marchés.

La seule certitude d'un contexte de taux bas/négatifs ancré pour longtemps, favorise sur la distance les actifs réels, et notamment les actions d'entreprises de croissance durable, au détriment des actifs obligataires.

Achevé de rédiger le 14 juin 2020

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