Alors que nous quittons un millésime pour le moins mouvementé et marqué par des changements majeurs, tant sur le plan politique que sur le plan économique et social, reprenons notre exercice délicat de lecture d'ensemble et d'identification des thèmes d'investissement qui peuvent en découler.
Depuis notre précédente note de fin novembre, l'issue des derniers événements au programme de décembre s'est encore inscrite dans le climat de perception, résumé non sans humour par les anglo-saxons, par l'expression « any news is good news ! ».
Ainsi, la démission de Matteo Renzi après le « non » au referendum sur la réforme constitutionnelle en Italie, certes prévisible cette fois-ci, n'a pas perturbé les marchés financiers. De même, la décision subtile de la BCE de prolonger son programme de rachat d'actifs jusqu'à la fin 2017, tout en en réduisant le montant mensuel de 80 à 60 Milliards (sans plus de précisions sur la prise d'effet de cette mesure), ainsi que la décision attendue de la FED de relever d'un quart de point son taux directeur assortie d'une prévision de 2 à 3 nouvelles hausses de même ordre sur 2017, se sont inscrites dans le cours des choses.
Le « Trump Rally » a pu poursuivre sa course et s'est encore illustré sur la première semaine de l'année.
Depuis l'élection du 8 novembre, l'indice Dow Jones a progressé de 9%, dont 1% sur la première semaine de janvier. Il atteint un nouveau plus haut et manque d'un seul point le seuil symbolique des 20 000 points. Clairement, les marchés ont pris le parti d'une dynamisation de l'économie des Etats-Unis. Sans concrétisation de cette perspective, les niveaux de valorisation atteints seraient vulnérables. L'indice S&P 500 reflète 17 fois les bénéfices contre une moyenne de 14 fois sur les dix dernières années. Ces niveaux ne pourront donc être validés que par une amélioration des résultats des entreprises, combinée à une hausse contenue des taux à long terme pour ne pas dégrader les primes de risque, jusqu'alors favorables aux actions. A court terme, pour les résultats du 4ème trimestre 2016 qui seront publiés fin janvier, les analystes tablent sur une hausse moyenne de 6,1% par rapport à ceux du dernier trimestre 2015.
Au-delà de ce premier rendez-vous, et parallèlement à l'investiture de Donald Trump le 20 janvier, le jeu d'équilibre entre la croissance réelle, l'inflation et les taux long sera donc déterminant pour l'orientation de ce marché directeur.
Sur le plan des fondamentaux économiques, l'amélioration se poursuit sur les principales économies.
Aux Etats-Unis, l'indice de confiance des ménages est au plus haut depuis 2007, celui des constructeurs de maisons remonte au niveau de 2005 et les enquêtes auprès des petites entreprises révèlent des perspectives d'activité en nette hausse. Les indices manufacturiers sont également bien orientés sur décembre (le tout dans un contexte de médiatisation des tweets incisifs du président élu à l'égard des constructeurs automobiles). Les effets liés aux promesses électorales peuvent cependant s'avérer temporaires et la hausse du dollar et des taux sont autant de freins potentiels.
En zone euro, l'indice provisoire d'activité composite (PMI industrie et services) se stabilise sur un bon niveau à 53,9 points et l'inflation reprend un peu de hauteur à 1% sur un an en raison du redressement des prix du pétrole.
Le Japon, qui nous a souvent habitués à de faux départs, est peut-être en train de s'extirper de son long marasme. Le PIB nominal a atteint au 3ème trimestre 2016 un niveau qui n'avait plus été observé depuis 1997. Les politiques macroéconomiques favorables et la faiblesse du Yen commencent à porter leurs fruits.
En Chine, les derniers indicateurs continuent à rassurer, au prix cependant d'une forte hausse de l'endettement des entreprises publiques et d'une baisse des réserves de change, de 320 Milliards de dollars sur 2016, qui les ramènent toutefois à un niveau encore très confortable de 3011 Milliards.
Enfin, les pays émergents producteurs de matières premières bénéficient d'un appel d'air avec le rebond prononcé de ces dernières, qui fait suite à cinq années de baisse. Les taux d'inflation reculent et la plupart des banques centrales retrouvent une marge pour baisser leur taux d'intérêt et favoriser le développement des infrastructures notamment.
Un autre pays, majeur sur le plan de sa dynamique démographique : l'Inde, poursuit ses réformes, telle que sa récente réforme fiduciaire qui vise à mettre fin au marché noir. Ces réformes sont douloureuses à court terme, mais fondamentales pour son développement à moyen et long terme.
Bien sur, les facteurs de risques demeurent et les nombreux symptômes post crise financière. L'amplification des inégalités (elles-mêmes à l'origine de nombreux mouvements populistes et protectionnistes), l'endettement des Etats, la baisse continue du commerce mondial… sont des défis considérables, a fortiori dans un contexte électoral encore chargé sur 2017, pour 3 des cinq plus grandes économies de la zone euro.
Dans ce contexte, Il est fort probable que les marchés soient volatils. Sur la base des éléments d'amélioration des fondamentaux évoqués ci-dessus, nous pouvons cependant faire preuve d'un optimisme prudent.
En conservant un large socle de gestions diversifiées et surtout flexibles dans nos allocations, afin de prendre part aux tendances qui se dessinent, il nous semble pertinent de relever la pondération sur les actions européennes, sur les secteurs les plus cycliques et en retard sur le marché, ainsi qu'aux actions de grandes sociétés exportatrices (exposées aux marchés émergents notamment), de revenir sur les actions japonaises et de maintenir notre pondération sur les gestions thématiques de long terme et bénéficiaires des plans d'investissement en infrastructures.
Au sein de la classe d'actif obligataire, le contexte reflationniste aux Etats-Unis devrait favoriser les obligations indexées sur l'inflation.
Enfin, malgré la faiblesse persistante du commerce mondial, les matières premières devraient poursuivre leur remontée et il nous parait encore temps de les intégrer dans ces expositions.
Achevé de rédiger le 7 janvier 2017
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