Point d'inflexion sur les taux américains

Vendredi 5 octobre 2018

Comme prévu, la Réserve Fédérale américaine a relevé son taux directeur le 26 septembre, de 2% à 2,25%. Sur la base de ses projections économiques, cette troisième hausse depuis le début de l'année sera suivie de nouveaux pas du même ordre jusqu'en 2020.

Celle-ci s'accompagne d'un changement important car elle ramène le taux réel (taux directeur moins taux d'inflation) en territoire positif pour la première fois depuis 2008.

Les dernières données économiques témoignent à nouveau de la forte accélération de l'économie américaine. Sur le mois de septembre, l'indice PMI pour le secteur manufacturier progresse de 54,7 à 55,6 point et l'indice ISM des services fait un bond de 58,5 à 61,6 points.

L'amplification du déficit budgétaire des Etats-Unis, qui atteint 4,4% du PIB (bien loin de l'orthodoxie européenne), ne semble pas être considérée pour l'instant. Le resserrement à l'oeuvre des conditions financières affecte le cout des crédits hypothécaires (en majorité à taux variables), et commence à peser sur l'immobilier résidentiel américain ou l'on observe une baisse des permis de construire et des mises en chantier.

Pour autant, l'indice de confiance du consommateur américain, mesuré par le Conference Board de New York, est à son niveau le plus élevé depuis septembre 2000. Bien qu'inférieures aux prévisions pour le mois de septembre, les créations d'emploi affichent également leur dynamisme par une forte révision à la hausse des chiffres du mois précédent. Le taux de chômage poursuit d'ailleurs sa baisse, à 3,7%.

Cette accélération générale provoque une hausse des taux des bons du trésor américain à 10 ans, à 3,20%. Si cette hausse permet de redonner un peu de pente à la courbe des taux (l'écart entre les taux à 2 ans et les taux à 10 ans était particulièrement faible), la rapidité de cette hausse met un coût d'arrêt au rebond des marchés observé ces dernières semaines. Rebond qui avait été motivé par la baisse du risque politique.

En effet, sur ce plan l'instauration des droits de douane sur la nouvelle tranche annoncée mi-septembre par les Etats-Unis envers la Chine, a été appliquée sur un taux provisoirement modéré à 10% jusqu'à la fin de l'année (avant de passer à 25% début 2019) et la riposte chinoise, qui porte sur un volume de 60 milliards de produits américains, fut également mesurée.

Un nouvel accord « Etats-Unis, Mexique, Canada », enfin obtenu pour remplacer l'Accord de libre échange nord-américain (Alena), a écarté l'un des risques du moment.

Au Japon, la stabilité politique apportée par la victoire du premier ministre Shinzo ABE à la tête du Parti Libéral Démocrate est également un point positif.

Plus récemment, les marchés ont été rassurés par des progrès du coté Italien. Sous la pression générale, le gouvernement de coalition vise maintenant une réduction progressive de son déficit budgétaire de 2,4% du PIB en 2019 à 2,2% en 2020, puis à 2% en 2021, après avoir présenté initialement un objectif fixe à 2,4% pour les 3 années. Ce projet révisé a permis une détente des taux italiens. Reste cependant à le détailler auprès de la Commission Européenne d'ici le 15 octobre. Cette dernière aura ensuite jusqu'à la fin du mois pour se prononcer.

Au-delà de ces premiers facteurs de risque, d'autres suivent et vont à leur tour occuper le devant de la scène. Il s'agit de l'échéance de la phase de négociations sur les termes du Brexit, et des élections de mi-mandat, le 6 novembre aux Etats-Unis.

Lors du sommet Européen de Salzbourg, le rejet des dirigeants de l'Union européenne à l'égard des propositions de Theresa May, sur le sujet brulant du statut de l'Irlande du Nord notamment, a refroidi les espoirs de parvenir un accord dans les délais impartis. Le prochain sommet est prévu pour le 18 octobre.

Au préalable, les marchés prendront la mesure des publications de résultats des entreprises pour le troisième trimestre. Pour le marché américain, le consensus des analystes prévoit des résultats records avec une hausse moyenne de 20,4%, toujours dynamisés par les effets de la réforme fiscale mais aussi par un redressement des résultats sur les secteurs de l'énergie et des financières.

L'accélération de la hausse des prix pétroliers au cours des dernières semaines favorise les majors pétrolières et permet aux parapétroliers de regarnir leurs carnets de commande.

Elle génère également une pression inflationniste, qui à son tour accentue la hausse des taux soulignée ci-dessus et favorise les financières. La reprise de ces 2 grands secteurs, qui relèvent du style «value » pourrait marquer le début d'une rotation des flux d'investissement, en provenance des valeurs de croissance, qui ont été les grandes bénéficiaires de l'ère des taux très bas et négatifs en taux réels.

Du côté des devises, après s'être replié sur la fin de l'été, le dollar revient au contact des 1,15 contre euro. La hausse des taux augmente son attrait et favorise le « carry trade » tandis que l'euro est affaibli par le sujet italien et par le Brexit.

Les évolutions de ces nombreux paramètres qui attisent la volatilité des marchés financiers, nécessitent plus que jamais un pilotage très vif des allocations d'actifs.

Achevé de rédiger le 5 octobre 2018

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