Au cours des dernières semaines, le premier fait marquant que l'on retiendra sur les marchés financiers a été déclenché par une affirmation de la présidente de la réserve fédérale américaine, Janet Yellen sur la nécessité de poursuivre la hausse graduelle des taux d'intérêt. Et ce, sans attendre le constat d'une remontée effective de l'inflation en direction de son objectif.
Cette intervention n'a pas manqué de produire son effet sur le dollar, qui a subitement stoppé sa glissade continue des mois précédents. La parité de change contre l'euro est ainsi revenue de 1,20 à 1,17. Cette rupture de tendance, naturellement accompagnée d'une tension sur le taux des emprunts d'états américains à 10 ans (T-Bonds), a eu le mérite de calmer les appréhensions des marchés d'actions de la zone euro face à la cherté relative de l'euro et au handicap de compétitivité à l'export qui pouvait en résulter.
Ainsi, malgré une actualité politique peu propice en raison du succès électoral très mitigé en Allemagne, suivi d'un coup de force Catalan retentissant en Espagne, la plupart des indices actions de la zone euro ont reconquis une bonne partie du terrain perdu depuis la fin mai.
L'amplification de la reprise économique, accompagnée d'un vent de réformes sur notre pays notamment, l'emporte sur ces facteurs d'instabilité politique.
La région Catalane représente environ 20% du PIB de l'Espagne et 2% du PIB de la zone euro. Son endettement public y est très élevé et une sortie de la zone euro, inéluctable en cas de sécession ne permettrait plus à ses banques d'accéder aux facilités offertes par la BCE. D'ailleurs les banques de la région, malmenées en bourse, expriment leurs craintes à cet égard et prévoient de déplacer leur siège social. La banque « Banco Sabadell » vient ainsi de prendre la décision de transférer son siège à Alicante au Sud Est de l'Espagne afin de « protéger les intérêts de ses clients, de ses actionnaires et de ses employés ». CaixaBank pourrait être la suivante à assurer ses arrières.
D'après l'analyse (toujours très étayée) du Chef économiste d'ODDO BHF, Bruno Cavalier, le cas Catalan, contrairement au précédent Grec, ne présente pas directement un enjeu international mais relève avant tout d'une affaire domestique.
Sur la fin du mois de septembre, un autre fait marquant a affecté les prix pétroliers. La condamnation par les Irakiens du référendum au Kurdistan et la menace de la Turquie de fermer le seul oléoduc d'acheminent du pétrole produit par la région ont provoqué une nette hausse des cours. Par ailleurs, la récente communication des principaux pays producteurs, exprimant à l'issue de leur réunion à Vienne leur intention de reconduire leur accord sur les quotas de production au-delà du premier trimestre de 2018, ainsi qu'une baisse des stocks des pays développés n'ont fait qu'alimenter cette vague de hausse des cours du baril.
Enfin, aux Etats-Unis, le président Trump a présenté les termes de la réforme fiscale tant annoncée et attendue… Reste cependant à franchir l'obstacle des débats parlementaires qui vont d'ailleurs précéder l'échéance, décalée au 15 décembre, de renégociation du plafond de la dette. En outre, le principal volet de cette réforme qui concerne l'impôt sur les sociétés, présenté sous le format d'un système territorial, reçoit déjà un accueil négatif, argumenté sur le fait qu'il n'aborde pas sous le bon angle le sujet des profits des multinationales domiciliés à l'étranger.
Du côté des marchés émergents, qui affichent la meilleure progression depuis le début de l'année, la remontée du dollar a déclenché des prises de bénéfices sur la seconde quinzaine de septembre. En revanche, le marché Japonais bénéficie de cette inversion de tendance.
L'économie Japonaise poursuit son cycle de reprise, enchainant plusieurs trimestres d'expansion et sa banque centrale, la BOJ, maintient sa politique monétaire largement expansionniste. Là encore, des rebondissements dans l'actualité politique, provoqués par la décision du premier ministre Shinzo Abe de dissoudre l'Assemblée et de programmer des élections législatives pour le 22 octobre prochain dans le but de faire valider par les électeurs une accélération des réformes, n'a pas perturbé l'évolution du marché d'actions Japonais. Ce dernier présente une valorisation attractive contrairement au marché américain qui enchaine les records d'altitude.
Tandis que la FED entame ce mois-ci la réduction de son bilan et que la BCE commence à préparer le terrain, peut-être très en amont, vers la voie de la normalisation monétaire, la BOJ ne change rien.
D'une manière générale, la dynamique économique non inflationniste continue à porter les actifs risqués. Tenant compte des valorisations et des disparités de politiques monétaires amorcées, nous continuons à minorer les expositions aux actions américaines, à privilégier les actions de la zone euro en majeur et, en diversification, celles des marchés émergents et du marché japonais.
Achevé de rédiger le 06 octobre 2017
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