La 3ème loi de finances rectificative pour 2020 (Loi n° 2020-935), promulguée le jeudi 30 juillet, instaure un déblocage anticipé exceptionnel temporaire pour les contrats Madelin, Madelin Agricole, et Plan d'Epargne Retraite (PER) détenus par les travailleurs non-salariés (TNS).
L'idée de cette mesure est d'aider les indépendants à faire face à la crise du COVID-19 en leur permettant de récupérer jusqu'à 8 000 € sur leurs contrats d'épargne retraite.
L'assureur ou le teneur de compte pourra demander une attestation sur l'honneur pour s'assurer du respect de ces conditions. Néanmoins, ce dernier devra procéder au déblocage sous un délai maximum d'un mois à compter de la réception de la demande complète.
Les sommes perçues en application de ce déblocage sont imposées l'année de leur perception (2020 ou 2021, en fonction du moment où vous aurez reçu les fonds sur votre compte).
La loi de finances rectificative a prévu une exonération d'impôt sur le revenu (IRPP) dans la limite de 2 000 € sur ce déblocage anticipé. Le surplus sera donc intégré au barème progressif de l'impôt sur le revenu.
De plus, les plus-values seront soumises aux prélèvements sociaux à hauteur de 17,2%.
Nous verrons que ce déblocage, dès lors qu'il dépasse 2 000 € et donc le seuil de l'exonération fiscale, est donc assez coûteux.
Le montant que vous aurez choisi de débloquer viendra diminuer le montant admis en déduction du résultat imposable ou du revenu net global au titre de l'année 2020, et le cas échéant au titre de l'année 2021, si le versement de l'assureur ou du teneur de compte est perçu en 2021.
Avec un rachat sur un PER, ce sont les plafonds 163x ou 154 bis qui pourront être impactés, alors qu'en débloquant sur un Madelin ou un Madelin Agricole seul le plafond 154 bis serait affecté.
Prenons un exemple, avec un TNS qui veut retirer 8 000 € de son Madelin (70% de capital et 30% de plus-values dans le contrat) et qui a une tranche marginale d'imposition à 30% (et il ne changera pas de tranche d'imposition avec son rachat).
Montant soumis à l'IRPP (30%) | 6 000 € |
Montant prélevé au titre de l'IRPP | 1 800 € |
Montant soumis aux prélèvements sociaux (17,2%) | 8 000 € * 30% = 2 400 € |
Montant prélevé au titre des prélèvements sociaux | 2 400 * 17,2% = 413 € |
Montant net perçu | 8 000 € – (1 800 € + 413 €) = 5 787 € |
Taux d'efficacité | 5 787 € / 8 000 € = 72% |
Toujours le même exemple, mais avec 2 000 € de retrait par le TNS de son Madelin. Notons que désormais la tranche marginale d'imposition n'importe plus dans la mesure où cette somme bénéficie d'une exonération totale d'imposition au titre de l'impôt sur le revenu.
Montant soumis à l'IRPP (30%) | 0 € |
Montant prélevé au titre de l'IRPP | 0 € |
Montant soumis aux prélèvements sociaux (17,2%) | 2 000 € * 30% = 600 € |
Montant prélevé au titre des prélèvements sociaux | 600 € * 17,2% = 103 € |
Montant net perçu | 2 000 € – 103 € = 1 897 € |
Taux d'efficacité | 1 897 € / 2 000 € = 95% |
Limiter son rachat au plafond de l'exonération d'impôt sur le revenu dans la limite de 2 000 € semble donc être la meilleure stratégie pour en optimiser l'efficacité. Si vous avez plusieurs contrats, il conviendra également de sélectionner celui ayant réalisé le moins de plus-values pour augmenter l'efficacité du retrait.
Néanmoins, ce rachat aura une incidence sur les plafonds retraite et donc sur les sommes qu'il sera possible de verser sur un PER en bénéficiant d'un effet fiscal. Ce cas de déblocage anticipé exceptionnel est donc à manier avec la plus grande précaution.• • les textes et documents n'ont pas de valeur contractuelle, sauf mention contraire expresse. Les informations communiquées sont génériques et ne constituent ni un conseil personnalisé ni une recommandation d'investir ou de vendre ;
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