Après un épisode de brusque fébrilité sur la dernière semaine du mois de janvier, marqués par leur plus forte correction depuis le mois d'octobre, les marchés financiers ont connu la semaine suivante leur plus fort rebond depuis l'annonce des premiers vaccins en novembre.
La saison de publication des résultats du quatrième trimestre a rassuré, notamment pour les valeurs bancaires, aux Etats-Unis comme en Europe.
La situation sanitaire s'est nettement améliorée au niveau mondial. Les Etats-Unis observent une franche diminution du nombre des cas de contamination et atteignent un rythme de vaccination remarquable. En Inde, une ville aussi grande et dense que New Delhi a repris une vie quasi normale, dans un cadre sanitaire qui ressemble à une situation d'immunité collective.
Plus près de nous, l'Angleterre, pourtant très sévèrement touchée, mais également bien avancée sur son programme de vaccination de sa population à risque, s'apprête à lever progressivement ses mesures de confinement à partir du mois de mars.
A court terme, le risque principal émane toujours des variants de souches différentes, et de leur possible résistance aux vaccins. Le variant Sud-Africain est le nouvel ennemi n°1. Dans notre pays, le département de la Moselle est en première ligne.
La délégation de l'OMS, dépêchée à Wuhan pour enquêter sur les origines de la Covid-19 n'ont pas pu apporter de réponse. Guère surprenant, mais naturellement inquiétant, les autorités chinoises n'ont pas accédé à sa demande de transmission des données brutes sur les premiers cas recensés, pourtant indispensables à une telle enquête pour tenter de comprendre le fait générateur !
Sur le plan économique, aux Etats-Unis, le projecteur portait ces derniers jours sur les chiffres de l'emploi. Les chiffres de décembre ont été révisés en nette baisse, avec des pertes relevées de 140 000 à 277 000. La résurgence de la crise sanitaire avait de nouveau fortement affecté les activités de services (restauration, hôtellerie...). Le bilan pour le mois de janvier redevient modestement positif avec 49 000 créations d'emplois. Le taux de chômage poursuit son recul, de 6,7% à 6,3%, mais doit être relativisé par une baisse du taux de participation.
Le rapport JOLTS (Job Openings and Labor Turnover Survey) donne une lecture plus optimiste. L'emploi intérimaire (très cyclique) poursuit sa reprise et malgré le solde net très négatif du mois de décembre, le nombre de créations de postes reste en augmentation. Enfin, le taux de démissions (signe de la fluidité du marché de l'emploi et du degré de confiance) est remonté à 2,3% de la population employée, niveau proche de son record de 2019, avant crise. A titre comparatif, après la grande crise financière de 2008, il avait fallu sept ans pour renouer avec son précédent pic !
Le plan de relance de Joe Biden qui porte sur 1 900 Milliards de dollars, soit près de 10% du PIB est en cours de débats parlementaires. De son côté, la FED, par une intervention de son Président Jerome Powel le 10 février, a confirmé sa politique de soutien monétaire et d'objectif d'emploi élargi afin d'intégrer les demandeurs les plus fragiles.
L'inflation sur les prix à la consommation (CPI index) est stable sur le mois de janvier, à +1,4% sur un an, mais les prévisions sont en nette hausse d'ici quelques mois, portées par un effet de base (par rapport à 2020) et par la hausse des matières premières.
Après la forte réduction des investissements de la part des pays producteurs de pétrole, le déséquilibre offre/demande qui s'amorce se traduit par une remontée des prix pétroliers.
Plus généralement, la pandémie a provoqué des ruptures dans les chaines logistiques et une envolée des prix du fret maritime. La forte demande de serveurs et matériels informatiques (effet du télé travail et du commerce en ligne) a entrainé une pénurie de semi-conducteurs, à tel point que les constructeurs automobiles se voient stoppés dans leur élan sur la production de véhicules électriques ou hybrides.
Cette tension se reflète sur les taux longs américains qui poursuivent leur remontée et viennent de franchir le seuil de 1,20%. Simple répercussion à ce stade, les taux réels demeurent toutefois inchangés.
En Chine, le nouvel an a débuté le 12 février sous le signe du buffle de métal, apprécié pour sa force, sa détermination et sa fiabilité. Son PIB a dépassé son niveau d'avant crise, son économie accélère sa transformation digitale et son activité commerciale intra asiatique poursuit son développement.
L'indice MSCI China A shares a bondi de plus de 40% en 2020. A 17 fois, le ratio cours sur bénéfices prévisionnels de l'année se situe au-dessus de sa moyenne historique. Pour autant, il reste sensiblement inférieur à celui du marché américain, soit 23% en dessous du ratio de l'indice S&P 500. Ses atouts portent sur les secteurs de la consommation et de l'énergie verte. La Chine s'est engagée à atteindre la neutralité carbone d'ici fin 2060, impliquant des investissements considérables. Les entreprises chinoises ont le leadership de la chaine de valeur du secteur, avec notamment 78% de la capacité de production de batteries et 91% de la production des plaquettes de silicium pour l'électricité photovoltaïque. Sans oublier les fameuses terres rares dont la Chine dispose !
En zone euro, le fait marquant concerne l'Italie avec l'arrivée de Mario Draghi qui prend la tête du gouvernement Italien en réussissant à fédérer quasiment tous les partis politiques, y compris les extrêmes. Sur les marchés, cette nouvelle est accueillie par une nette détente des taux Italiens.
Le momentum économique a ralenti en raison des mesures de confinement, mais la dynamique du soutien monétaire de la part de la BCE est étoffée. La prime de risque en faveur des actions demeure élevée et les révisions bénéficiaires sont en nette hausse.
Le tableau d'ensemble de l'économie mondiale démontre que les soutiens monétaires et budgétaires sans précédents ont permis de préserver les agents économiques et offrent une capacité de reprise soutenue. Bien que le niveau de faillites des entreprises soit appelé à augmenter, il part d'un faible niveau. Aux Etats-Unis, les commandes d'investissements sont en nette hausse et les ménages disposent d'un fort taux d'épargne.
Sous réserve que le scénario central de retour à la normale d'ici fin 2021 ne soit pas contrarié pas des variants nocifs, les différés de consommation permettent d'envisager une forte accélération de la croissance mondiale.
Certains chefs d'entreprises, tels que le patron de L'Oréal qui vient de publier ses résultats très résilients, s'attendent à un engouement comparable à celui de la période des « années folles » post première guerre mondiale.
Cette lecture conforte nos convictions en faveur des marchés d'actions, reflétées par le niveau d'exposition que nous maintenons au sein de nos allocations.
Achevé de rédiger le 13 février 2021
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